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Et ailleurs

ET AILLEURS: DE L'HOSPITALITE BASQUE... 13 April 2016

Dans certaines régions Françaises, on peut vite se sentir ailleurs…

Parce qu’il existe :

Une identité propre, une langue, des paysages particuliers, une renommée, des spécialités régionales, des coutumes, des chants, des fêtes, un style de vie, des couleurs, une architecture …

L’hospitalité régionale du Pays Basque s’arrête-t-elle à celle que l’on nous vante en tant que touriste? 

La réalité d’intégration pour un étranger à la région est peut-être différente.

« Cette culture, il faut la faire vivre » explique un jeune basque!

Le partage de cette identité crée le sentiment « d’appartenir à quelque chose » ajoute un autre.

Ils ont le souhait de faire tomber les préjugés et de casser les clichés.

 Selon les jeunes autochtones, le Pays Basque, depuis l’extérieur, a souvent une connotation politique ou folklorique. Il tient à cœur des jeunes de briser ces a priori : « les espadrilles, le poulet basquaise, les ferias de Bayonne, le terrorisme, l’ETA… »

 « Le Pays Basque, c’est ni le terrorisme, ni le jambon de Bayonne »

 « C’est pas une terre de violence, pas une terre où « la fête à tout va », peuplée de bons vivants. C’est quelque chose de plus complexe… »

« Comment je décrirais le Pays Basque à quelqu’un qui ne le connaît pas ? Je lui parlerais des gens. Je lui dirais de s’intéresser aux gens, de leur parler, et pas seulement de les regarder et de les critiquer. Je lui dirais d’aller se balader en montagne, de visiter les petits villages et de ne pas se cantonner à St Jean Pied de Port ou à Cambo  les Bains ou à Biarritz. Je lui dirais de prendre sa voiture et d’en faire le tour pendant une semaine » « Combien de fois on a expliqué aux gens qui on est, qu’est-ce qu’on fait, pourquoi on bataille ? Mais j’aime bien. Je me dis, au moins, celui-là, à la fin, il saura l’histoire… »

Le travail qu’Alain Massoure  a effectué à travers son étude des jeunes de cette région : « Chantier jeunes » / Pays Basque 2020 » nous aide à comprendre plus profondément cet attachement à la terre tout en gardant une ouverture sur le reste du monde. Quelle intégration la région propose-t-elle à travers ses habitants ? Et si ça dépendait de chacun ?

Les jeunes sont tous très imprégnés par le multiculturalisme. L’attachement qu’ils ont pour le Pays Basque, ne semble pas témoigner d’un manque d’ouverture au monde. Les jeunes semblent « connectés » et ouverts sur le monde qui les entoure, bien au-delà de la seule limite géographique du Pays Basque. 

Qu’en est-il du nouvel arrivant dans cette région ? 

Les jeunes originaires du Pays Basque ont un regard contrasté sur les nouveaux arrivants.

Du point de vue de celui qui est du Pays Basque, le nouvel arrivant est perçu de manière positive, quand ce dernier fait des efforts pour s’intégrer et s’investit dans la vie économique et sociale. « Il faut pas qu’il y ait d’exclusion par la langue. Au contraire, il faut qu’il y ait une capacité d’assimilation des nouveaux arrivants »

« Les nouveaux arrivants, c’est une chance aussi car certains s’investissent. Ça amène du brassage et de la nouveauté, que du « plus ».

 Mais il faut des jeunes aussi ! Le plus important, c’est le « vivre ensemble », chacun doit apporter quelque chose »

La vision devient négative, quand le nouvel arrivant est considéré comme « passif » par rapport à la vie locale et qu’il contribue à la crise immobilière.

« Si y’a trop de gens extérieurs qui viennent et qui connaissent pas les traditions, qui n’ont pas connu la façon d’être, et bien ça va se perdre, et après ça va devenir banal le Pays Basque »

 « Faut s’intégrer dans cette culture, sinon t’es pas basque. Y’en a qui adhèrent qu’aux paillettes et pas au reste ! »

« Les nouveaux arrivants qui ont environ 40 ans, ils prennent les places intéressantes, ils ont de l’expérience, ils ont des revendications salariales… Ceux-là, ils viennent nous compliquer la vie »

Les propriétaires de résidences secondaires sont souvent stigmatisés, car ils éloignent les jeunes de la possibilité d’acquérir de l’immobilier.

Est-ce facile d’être ce « nouvel arrivant » ?

Le nouvel arrivant, quant à lui, peut avoir une perception positive des personnes originaires du Pays Basque. Il évoque alors l’accueil, l’ambiance et le côté chaleureux.

Discours qui n’est pas, a priori, partagé par tous.

Ils expliquent qu’il est difficile de s’intégrer, de ne plus être considéré comme « celui qui n’est pas d’ici ». Ils constatent que certains ont l’esprit fermé, et qu’ils sont volontairement froids avec eux.

« Tout le monde se connaît depuis l’enfance. Ils sont gentils mais ils ne cherchent pas forcément à aller plus loin »

 « Ça peut être difficile de s’intégrer ici. Certains sont très fermés. On ne laisse pas forcément la possibilité aux nouveaux arrivants de s’intégrer. Les gens du village sont contents de voir les nouvelles têtes à la fête du village, ils sont en attente. Si tu viens, c’est très valorisé par les gens du village. Mais on peut admettre l’effort, sans pour autant les intégrer ».

Et du coté étudiant …

Certains jeunes, non originaires du Pays Basque, ont pu remarquer que les étudiants originaires d’ici ne cherchent pas à s’intégrer à la vie étudiante. « J’ai l’impression que les étudiants originaires du Pays basque qui sont à Bayonne ne s’investissent pas dans le milieu associatif et dans la vie étudiante car ils retournent tous les week-ends chez eux. Ils n’ont pas envie de participer à des événements, quels qu’ils soient. Ils ne cherchent pas à rencontrer de nouvelles personnes ».

Et pourtant il fait bon vivre au Pays basque …entre mer et montagne, France et Espagne, rouge et vert, une région attirante par son identité qui ne demande surement qu’à s’ouvrir davantage mais selon le bon vouloir de ses habitants.

THM

Crédits photo : THM