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L'invité du 13

JEAN PHILIPPE NUEL : CASSER LES CODES 13 November 2014

Un atout? Indéniablement la dualité Architecte/Architecte d'intérieur. ..

Une source d'inspiration? La contrainte, à saisir comme une opportunité, comme le jaune et le bleu de Molitor...

Le meilleur projet? Celui dont, au départ, on a longuement construit le cadrage...

La French Touch? Elle existe encore, pour son "classicisme", y compris aux yeux des asiatiques construisant aux USA... Les architectes américains ont étudié à Paris, jusqu'à Wright qui a voulu asseoir une culture américaine...
Une méthode? Intervenir dès l'origine du projet car pour définir toute la distribution interne,  on démarre de la chambre avec les points durs que sont salle de bain et placard...

Une constante? D'abord le lieu qui pose le cadre de l'histoire, ensuite le client, sa personnalité ou sa volonté affichée... partant de là on peut raconter cette histoire...

Pour réussir une implantation comme une réhabilitation, il importe à Jean-Philippe de continuer de créer du lien avec l'habitant qui s'estimait un peu "propriétaire" du lieu. Il faut donc ouvrir l'hôtel sur la ville et communiquer à tous les niveaux pour éviter les malentendus...

Les grandes chaînes internationales ont bien à l'esprit l'ancrage dans le lieu, la neighbourhood story, parfois même à l'excès.
Pas de standards pour les 4 ou 5 étoiles mais une forte identité de marque...
L'architecte d'intérieur intervient souvent en réhabilitation, ce qui donne d'emblée un caractère obligatoire et créatif à sa démarche... Ce fut le cas de l'Hôtel-Dieu de Marseille pour le trio Béchu-Tangram-Nuel et le Palais de Justice de Nantes en collaboration avec DTACC.

Il en est ainsi de l'Hôtel 5 CODET, à deux pas des Invalides. Un hôtel privé, dans un ancien central France Télécom des années 30.
Pour Jean-Philippe, l'avenir de l'hôtellerie est de casser les codes jusqu'à, ici, se rapprocher d'un caractère domestique qui donnera un nouveau type d'émotion : artistique, avec les chambres-ateliers de 5 mètres de hauteur de plafond, personnalisé, avec des pieds à terre que l'on s'approprie,  tous différents. 

Ici, tout est agencé... avec 35 typologies pour 68 chambres... et l'on se débarrasse des "meubles-obligés" comme le pose-valise qui s'improvisera sur un canapé long long... Les tableaux sont seulement posés, ils peuvent bouger... le buffet du petit déjeuner est remplacé par un îlot-cuisine où la présence du chef devient spectacle chaleureux. Plus rien n'est figé...

Compte-tenu de l'architecture spécifique du lieu, il invente dans les couloirs un jeu de volumes avec les encorbellements des mezzanines des chambres... des duplex, des suites sur le dôme des Invalides avec jacuzzi en terrasse...
Inauguration début décembre...

jpnuel    JEAN-PHILIPPE NUEL

Les Beaux-Arts pour la tradition puis un post-diplôme en théorie de l'architecture. Une plongée dans le Parc Astérix puis  jeune architecte à son compte avec déjà une rénovation d'hôtel au Luxembourg dont il obtient aussi la décoration...D'autres hôtels indépendants puis viennent les chaînes qui scindent Architecte et architecte d'intérieur mais veulent des gens qui maîtrisent le sujet.

Ses coups de coeur : des hôtels au Japon, le Taj de Pondichéry et les projets en lieux historiques.

Des bureaux aussi car l'expérience hôtelière permet de déstructurer nouveaux lieux de travail et rapports humains... Casino rue de l'Université, Sanofi à Lyon, Axa, Sefri-Cime...

Entouré de 20 personnes dans sa belle agence de Nogent-sur-Marne, il sait que quels que soient les projets et le renouvellement qu'ils exigent, "la personnalité transversale réapparaît toujours".

www.jeanphilippenuel.com

- MH -

Crédits photo: Christophe Dugied, Gilles Trillard,