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Et ailleurs

BRUMES VENITIENNES 13 January 2019

Voir Venise et mourir …Venise cité extraordinaire qui se dévoile petit à petit …

Venise éternelle ?

Le voyageur qui rejoint la ville par la lagune découvre la cité derrière son voile de brume et ses monuments célèbres se distinguent peu à peu, spectacle magnifié à travers la lumière blanche de l’hiver…et la perspective architecturale qu’offre l’ouverture de la cité.

Cette brume délicate, légère, enveloppante et mystérieuse, cette brume mainte fois illustrée par Le Titien, William Turner, Claude Monet, Pierre Auguste Renoir et Paul Signac…Cette brume intrigante, dissimulant une architecture si riche et si particulière, jouant avec elle tel un personnage qui hésite à se dévoiler derrière son masque de carnaval…

Quel sentiment étonnant de découvrir pour la première fois la cité Vénitienne, avoir cette impression physique d’entrer dans un tableau de Maitre ...bien peu de lieux peuvent prétendre à ce phénomène étourdissant !

William Turner avait-il lui aussi succombé au charme mystérieux et envoûtant des brumes vénitiennes, les recherches novatrices et audacieuses de son travail lui valent les honneurs d’être précurseur de l’impressionnisme.

Turner connaissant bien Venise pour y avoir séjourné à plusieurs reprises entre 1819 et 1840. Lors de son premier voyage il avait réalisé de nombreux dessins et croquis dont il se servira de base pour imaginer son célèbre tableau « Le grand canal »...

Avec plus d’attention on remarquera que le peintre ne respecte pas la réalité du paysage et s’octroie toute liberté à ajouter et modifier les monuments pour adapter son œuvre à sa sensibilité.

Il le dit lui-même : « Il est nécessaire de distinguer la vérité première de la vérité secondaire, à savoir l’idée plus vaste et libérale de la nature de ce qui est comparativement étroit et confiné, à savoir ce qui s’adresse à l’imagination de ce qui intéresse l’œil.»

Et si Monet aura dû attendre 68 ans pour découvrir Venise, qu’il décrit comme « Trop beau pour être peint » c’est à Cézanne que revient le dernier mot :

« La peinture moderne est née à Venise, avec Titien.»

« Par-dessus tout, Venise, avec son mélange si particulier d'eaux, de brumes, de lumières et de reflets qui dissout les formes, lui en avait montré la poésie. Titien va ainsi imposer un nouvel idéal de beauté, inspiré de la réalité, soutenu par la connaissance des formes classiques, mais surtout rehaussé par un coloris triomphant. » explique Veronique Prat dans un article de presse à l’occasion de l’exposition Titien à paris en 2007

 Venise n’en finit pas de réjouir l’œil des artistes célèbres ou en devenir…Tant que Venise sera debout …Venise continuera toujours d’accueillir au sein de ses « Palazzi » désormais devenus des musées, les artistes en vogue de notre siècle ! 

Voir Venise en hiver et mourir …

THM

Crédits Photo  Venise : THM