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Evocation

IMPRO-IMPROMPTU-TANGO-JAZZY 13 September 2015

Dans la ville construite, dans la ville planifiée, dans la ville densifiée, dans la ville aussi prévue que prévisible… reste-t-il encore une place pour l’improvisation ?

Tant d’outils nous sont donnés, que reste-t-il qui nous surprenne et nous oblige à inventer pour survivre, inventer pour célébrer ?

Où est la magie du pique-nique impromptu quand on nous installe sur les quais de Seine bancs-tables-chaises longues et cabanes « à louer » pour jouer les Robinson du kit ?

Comme on sur-occupe ses enfants, de jeux en activités d’éveil et de pratiques sportives en séances culturelles jusqu’à en oublier de les laisser s’ennuyer et donc créer, penser, improviser… on nous planifie, nous parque, nous gère et nous répertorie, on nous pourrit-gâte à nous lobotomiser…

Etouffés par les bons sentiments de nos planificateurs, que nous reste-t-il à créer ?

Et les ultimes improvisateurs finissent par être ceux qui n’ont rien, dans leur habitat de carton…

 

L’impro pourtant nous l’avons dans la peau… 

L’auberge espagnole quand on passe à l’improviste… Le paréo qui se fait baluchon pour la plus jolie des journées de plage…

L’impro musicale jazzy, création spontanée… Le Tango, pas connu... mais direction impromptue…

Après le bonimenteur du marché, nous avons le conteur, le rappeur et l'intemporelle diseuse de bonne aventure, qui se défend bien d'improviser...

Et puis l’Impromptu lui-même, pièce musicale ou de poésie « à portée de main », le madrigal sans manuscrit… L’Impromptu de Versailles, pièce en un acte- 1663…

Qui es-tu ? Où es-tu ? Quelle est ton émotion ? Cours d’impro théâtrale qui t’enseigne à être à l’écoute pour rebondir sur l’autre comme on rebondit d’autant mieux sur sa circonstance au quotidien qu’on l’analyse bien… là où Philippe R. te dit que l’impro totale n’existe pas et qu’elle s’appuie sur la logique tout autant que la créativité… 

Solide culture et esprit exercé à la répartie…  outils indispensables, le stress de l’instant urgent excitant la créativité…

L’impro en appelle donc à la créa-réactivité… pour rebondir face aux aléas de la vie, saisir les opportunités quand les schémas sont pris en défaut…

Coin de parapluie pour un coin de paradis, havre d’amour sur la mousse douce au pied de l’arbre, éventail-paravent d’un baiser,  il y a toujours une excitation à l’improvisation, à moins que ce ne soit l’objet du madrigal lui-même ?

Pour le meilleur, contre le pire… l’improvisation sonne légère, légère….

 -MH-