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Inspiration

LE LOUVRE, LES GENIES DU LIEU 13 February 2014

Tout objet, tout sujet, tout œuvre est perçu dans son contexte, son enveloppe, son écrin : le contenant, essentiel contrepoint du contenu. 

Au Louvre, des génies ont su recréer le vide, mettre l’art en scène dans le jeu subtil de  l'ombre et la lumière, proposer des itinéraires en rêve, avec une maîtrise invisible des risques. D’inattendus chefs d’œuvre sont nés de cette confrontation.

Le premier est d’emblée la pyramide, signe affirmant l’accès sans autre artifice, triangulation optimale donc minimaliste : « La perfection est atteinte, …lorsqu’ on ne peut plus rien enlever. » Saint-Exupéry. 

Le deuxième est le cylindre ascenseur coulissant au centre de l’escalier hélicoïde auto stable : les éléments de sécurité s’effacent pour magnifier l’idée conceptuelle et son lent va et vient.

Le troisième, non le moindre, est le béton, banché, blanc,  brut… le Chevalier Béton : 

« Le béton est apparu dans l’arène de notre tournoi sous l’aspect d’un chevalier inhumain….Or une âme habitait cette armure et la mettait au service de la beauté qui change continuellement de type et peut même paraître laide au premier abord.                

Les immeubles, les barrages, les piles nucléaires, les tunnels, les ponts, les routes, les usines, les basiliques, conduisent peu à peu le béton vers la délivrance des princesses captives et vers la mystérieuse quête du Graal. » Jean Cocteau

Bien d’autres merveilles résistent à la scrutation avertie : le verre finement sablé des pictogrammes de sortie, les dispositifs coupe-feu intégrés et invisibles, les caillebotis  sur le parvis qui se lèvent par vérins tels des ponts levis pour laisser s’échapper les fuyards d’un sinistre …

« L’essentiel est invisible pour les yeux. » Saint-Exupéry.

Almaror, le 13 février 2014, 13h13

Saint-Vent d'Arnis

credits photo: SVA