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L'invité du 13

VINCENT LION 13 September 2022

Oui, le paysage est partie prenante de la ville… Il y a des siècles que les aménageurs avisés, ceux-là du moins, ne fabriquent plus la ville sans y intégrer le paysage… Des arbres, des parcs et jardins, des places végétalisées y sont plantés comme des respirations qui tissent aussi le lien social…

Oui, il doit être traité de façon à minimiser son empreinte carbone : comme toute activité aujourd’hui, architecturale, industrielle ou de transport, l’empreinte carbone gagne à perdre de l’impact… Alors lorsqu’il s’agit de paysage, on imagine qu’on rêverait même in fine, à une empreinte carbone négative… 

Mais Vincent Lion nous parle aussi de trames brune et noire :

La trame brune des terres, celle des couloirs écologiques, ceux qui vont sauvegarder la petite faune et la biologie des terres, ceux qui vont permettre d’éviter la coupure absolue des sols, eux-mêmes primordiaux pour la réussite des projets végétaux. Ainsi, le réseau de terres continuera à s’auto-enrichir et l’eau continuera de retourner à la terre…

La trame noire : c’est celle des animaux… Une rue éclairée c’est un mur infranchissable pour un mulot, or la majorité de la faune se nourrit la nuit… Alors on travaille aussi la lumière pour créer des couloirs nocturnes pour la faune… (Objet de l’Arrêté Lumière 2018…)

Même la ville densifiée ne doit pas être une ville dé-naturée et l’on fait de son mieux vers une  désimperméabilisation des sols dans les centres-villes denses et l’on essaie d’emblée de faire la ville « autrement » dans les nouveaux projets…

Il veut ses projets biophiliques. Ils doivent ne pas seulement être des éléments d’agrément, comme on a toujours vu les espaces verts, mais aller bien au-delà en participant véritablement à l’équilibre et à la santé mentale des bénéficiaires -on va jusqu’aux jardins thérapeutiques-… Le végétal accompagne l’humain dans toutes ses dimensions.

Des espèces ? : Variées, la diversité réjouit les couleurs et offre en toutes saisons des textures différentes…

Une organisation ? Encore la diversité, des aménagements qui suivent les saisons avec les zones d’ombre et les placettes ensoleillées, les îlots de fraîcheur où l’eau se mêle… et d’abord le positionnement des bâtiments dont toutes les fenêtres doivent donner sur des espaces verts …

Des sensations ? Pas seulement la vue mais aussi un accès physique avec les jardins partagés, antistress garantis…

…Le tout entrant dans les labellisations Effinature ou Biodiversity…

Et surtout, lui qui a choisi pour signature graphique en vieux chinois "le sceau du lion", nous parle d’énergie, de force, de persévérance : N’est-ce pas précisément ce qui émane d’un arbre majestueux, d’une composition qui dure dans le temps…. N’est-ce pas la qualité première du paysagiste qui compose un lieu en devenir comme on livre au monde son enfant adolescent ?

VINCENT LION

S’il y a dans son visage plein et rieur de la bonhommie, lisez-y la bienveillance, l’amour de l’autre et l’envie de faire… Mais ne vous y trompez pas, il sait mettre en œuvre ce qu’il veut, quitte à tout chambouler pour aller vers ce mieux… C’est cette exigence qui le fait avancer …

Diplômé de l’Ecole Supérieure des Jardins et Paysages de Paris, fondateur et partenaire de Trait Vert puis Land’Act, dont nous parlions en mai 2014, il a choisi, fort de ces années à développer une agence de paysage devenue grande, de redémarrer en cavalier seul ou presque afin de replonger au coeur du projet à imaginer et à faire vivre avec sa petite équipe…

Un démarrage rapide entre promoteurs et aménagements publics et puis, l’occasion d’être créatif,  les espaces paysagers de la Départementale qui conduira les athlètes olympiques à la base aquatique de Vaires sur Marne…

…Et il choisit les mots d’Ursula K. Le Guin pour nous rappeler qu’« Un adulte créatif est un enfant qui a survécu ».

 https://vlionpaysage.fr/

-MH-